Les images photographiques sont omniprésentes et la photographie d’art est partout, diluée dans presque tous les genres, tout dépend de l’intention du photographe et de l’usage premier du cliché. Ainsi si l’image est créée et montrée en tant que symbole, que synthèse d’une situation, d’un sentiment, si elle rassemble tout un discours, elle s’inscrit alors parmi les photographies d’art.
Cette définition tout à fait subjective de la photographie d’art paraît bien plus satisfaisante que celle qui s’appuie sur le choix des musées et des galeries (1ère partie de cet article, Tentative de définition d’une photographie d’art). De plus elle est conforme au jeu de l’art contemporain qui prétend avoir fait fi de la recherche d’universalité et dont la principale fonction est l’expression artistique, c'est-à-dire une forme hypersubjective et hypersensible de communication dans laquelle l’interprétation est indispensable.
Avec cette approche, la photographie d’art s’inscrit résolument dans l’art contemporain. La photographie d’art devient celle qui s’accompagne de ou crée un discours ou plutôt des discours car si l’œuvre ne devait proposer ou suggérer qu’une vision unique, le mode d’expression artistique ne serait qu’un artifice fastidieux, pompeux et inutile. Si le but est de transmettre une idée et de la défendre, le langage des mots, écrit ou parlé, semble plus honnête et plus précis. La force de l’œuvre d’art est donc sa dimension sémantique multiple. Chaque photographie d’art expose une vision nouvelle d’une réalité, non pas avec un soucis de vérité comme la photographie est trop souvent perçue, mais avec l’ambition de révéler de nouvelles dimensions, de nouveaux regards.